Brigitte Boni de Monseignat, Monsieur Bruno Nardi et Monsieur François de Monseignat
Monsieur Bruno Nardi, Assistant Judiciaire à la Direction des Services Judiciaires prend la parole. Vous trouverez en pièce-jointe, un compte-rendu de son allocution qui aborde essentiellement les aspects juridiques monégasques et internationaux de la procédure d’adoption.
Brigitte prend la parole : « Grâce à notre époque performante en neurosciences nous avons les moyens qui permettent de comprendre le développement de l’enfant.
Je vais commencer par certaines explications rapides neuroscientifiques et, en particulier, sur cette nouvelle science qui s’intitule les neuro-sciences affectives. Les Neuro Sciences affectives existent depuis 15 ans environ aux Etats-Unis et elles utilisent l’imagerie médicale telle que l’IRM fonctionnelle ou l’IRM de diffusion. Ce type d’IRM met en évidence l’expression de nos émotions, de nos sentiments… tout ce qui jusqu’à présent ne se voyait pas.
Nos capacités relationnelles sont bien une réalité qui vient d’un BON ou MAUVAIS fonctionnement physiologique au moment de la croissance.
Les mécanismes de la Neuro Physiologie sont complexes.
Il faut savoir qu’un cerveau d’enfant se construit entre 0 et 25 ans pour arriver à totale maturation.
Les années les plus importantes sont entre 0 et 5 ans, 7 ans maximum. Avant le cerveau d’un bébé fonctionne avec le Système archaïque ou limbique. L’enfant est comparable à un mammifère dans son mécanisme et sa structure. Le petit enfant fonctionne avec un centre régulateur fondamental qui est l’hypothalamus (faim, soif, etc…) proche de l’amygdale cérébrale qui est une petite structure dans le circuit émotionnel, elle est mature dès la naissance. L’amygdale réagit aux peurs par le biais de secrétions tels que le cortisol et l’adrénaline. Les souvenirs seront stockés à vie dans cet endroit.
Un enfant, je le rappelle, est comme un petit animal, c’est un être en construction fragile, malléable et immature. Son système Neuro-Végétatif, endocrinien, a des nerfs dans tout le corps. Ces deux systèmes appelés parasympathique et sympathique peuvent très facilement se dérégler ce qui a pour conséquence un dysfonctionnement des surrénales et, du coup, le dosage de CORTISOL se modifie et, de ce fait, cela va aussi détruire les neurones de l’hippocampe ; celle-ci va même se rétrécir en cas de stress ou de MANQUE d’amour et l’enfant aura de grosses difficultés à mémoriser.
Des études faites en 2012 mettent en évidence le bon développement de l’Hippocampe chez un enfant à condition que l’enfant soit aimé et soutenu par ses parents. Lorsque ce n’est pas le cas, malheureusement, il y a réduction du volume de l’hippocampe et, du coup, il y a un déficit cognitif ainsi que de grosses difficultés d’apprentissage.
Il faut savoir que l’hippocampe peut grossir toute notre vie.
Allan Shore qui est chercheur et Fondateur des sciences affectives et sociales à Los Angeles a bien mis en évidence toute l’importance d’un bon développement cérébral et, surtout du CORTEX ORBITO FRONTAL car c’est lui qui va permettre à l’enfant, plus tard, de prendre de bonnes décisions. Tous les disfonctionnements se créent lorsque cette partie n’est pas harmonieusement développée.
Lorsqu’un enfant est en carence d’amour et d’empathie, il y a un mauvais développement. Les mauvais fonctionnements sont localisés à cet endroit, c’est à dire le cortex préfrontal, car à la base, entre 0 et 5 ans, il n’y a pas encore de développement préfrontal, il n’y a pas encore de structures intra cérébrales. Un enfant ne peut pas, ET IL FAUT LE SAVOIR, contrôler ses émotions : IL EST DANS LE FONCTIONNEMENT EMOTIONNEL DU MAMMIFERE.
Le cortex cérébral est ce qui nous différencie des grands singes, il nous permet de devenir pleinement humain. Il va donner à l’enfant la capacité de raisonner, d’être performant dans l’apprentissage.
D’autre part, si le cortex cérébral fonctionne bien cela permettra à l’amygdale de libérer des peurs qui ont été stockées avant l’âge de 7 ans.
Autrement dit, le CORTEX PREFRONTAL, s’il est bien construit, va pouvoir réévaluer la situation de stress engendré dans l’amygdale et, ainsi, le petit enfant qui aura subi de la maltraitance ou un abandon pourra libérer ses mémoires traumatisantes.
Tout le bon développement cortical ne peut se faire que si l’enfant est élevé dans l’AMOUR, dans la JUSTESSE par des parents EMPATHIQUES qui ne sont pas dans le jugement, dans les émotions négatives, dans le déni, etc… de ses besoins.
Il existe une multitude de cas douloureux concernant les enfants, et, parmi eux il en est un qui prédispose au mauvais développement du cortex orbito frontal : C’EST CELUI D’UN ENFANT ABANDONNE.
Un enfant abandonné est un enfant qui a été coupé de sa mère, il n’a donc pas pu sur un plan purement neuro physiologique bénéficier de cette fameuse hormone dont on parle beaucoup : L’OCYTOCINE qui dépend du chef d’orchestre dont j’ai parlé tout à l’heure L’HYPOTHALAMUS.
Une fois fabriquée cette hormone passera dans le sang et sera diffusée dans différents organes. L’ocytocine elle-même secrète des endorphines et bien d’autres substances qui participent à un état de bien être. Il y aurait beaucoup à dire sur cette hormone de l’amour !!!
Un enfant abandonné est un enfant qui va tout premièrement manquer de confiance en lui pour une raison toute simple et physiologique puisqu’il aura été privé d’amour, de l’amour de sa mère, de l’allaitement, du contact physique, du regard, des intentions protectrices et bienveillantes donc d’ocytocine. L’enfant ne pourra pas être serein, son anxiété va dérégler la sécrétion de cortisol qui va augmenter ce qui détruira des neurones au niveau de l’amygdale cérébrale.
Cette privation affective va même empêcher la croissance des neurones car le taux élevé de cortisol aura aussi une interférence sur la croissance physique. Et puis, quand un enfant est abandonné, il se retrouve souvent enfermé ; cet enfermement le prive d’incitations sensorielles notamment celles agréables, ce qui va pénaliser le développement cognitif.
Parfois, et trop souvent, il y a maltraitance dans les orphelinats !
Il faut savoir que dans notre fonctionnement cérébral il y a ce que les Neuro-Sciences appellent « les neurones miroirs ».
Qu’est-ce que les neurones miroirs ?
Le neuro- Scientifique Rizzollati a prouvé ceci : LE CERVEAU REPRODUIT CE QU’IL A VU !
Si l’enfant a engendré de mauvaises expériences son cerveau qui a reconstitué chaque geste et stocké les émotions qui accompagnent la maltraitance va restituer tout cela plus tard.
En plus dans le contexte de l’orphelinat, le cerveau de l’enfant va stocker et mémoriser un environnement de souffrance collective qui va potentialiser sa propre détresse.
Alors quoi de plus normal qu’un enfant adopté soit souvent violent, agressif et qu’il ait des sautes d’humeur ???
Ses mécanismes de défense le poursuivront probablement toute sa vie. Car, comme nous l’avons vu, l’amygdale cérébrale stocke les traumatismes ; même si l’enfant ne s’en souvient pas cette mémoire inconsciente ressortira tôt ou tard.
Le cloisonnement en orphelinat va de surcroit réduire le développement de certaines connexions qui sont reliées aux circuits émotionnels, la maturité du cerveau se fera MAL ou PAS. Il peut y avoir de vrais désastres cérébraux.
Une autre particularité scientifique indispensable à savoir est que nous avons un corps calleux, c’est lui qui va par le biais de la substance grise, unifier nos deux hémisphères et leur permettre une bonne communication.
Lorsqu’il y a une situation d’abandon ou de maltraitance morale ou physique, cette substance grise préfrontale va se réduire et cela aura, entre autres pour conséquence des comportements anti-sociaux, suicidaires, des troubles dissociatifs, des problèmes de langage, sans parler des addictions en tout genre.
Nous voyons donc qu’un enfant qui a souffert n’aura pas métabolisé l’amour.
Nous pouvons donc comprendre toute la difficulté ajoutée à celle d’un cheminement parental normal.
L’adoption est une démarche très sérieuse, non seulement parce qu’elle est toute pareille dans ses responsabilités au rôle du parent biologique, mais surtout parce qu’il faut que les futurs parents d’un enfant abandonné tiennent compte de façon impérative de tous ces paramètres neuro-physiologiques qui, grâce à la science, sont mis en évidence.
Par ses structures neuro-chimiques et affectives, un enfant adopté sera très fragilisé et vulnérable.
Je tiens ici à évoquer l’importance de la présence bienfaisante des animaux de compagnie. Les animaux mammifères, comme le petit enfant dans sa structure initiale, vont communiquer neuro-chimiquement avec une empathie extraordinaire et feront secréter par le cerveau de l’enfant cette hormone qui est l’ocytocine, hormone rappelons-le de l’amour et du bien-être.
L’activité de groupe, le sport, la danse, le chant, etc… permettent aussi au cerveau de secréter cette hormone bienfaisante.
L’environnement familial et scolaire est aussi très important, ainsi que le voisinage et le regard porté sur l’enfant.
Je précise qu’un enfant adopté est particulièrement sensible et, de façon sensitive, il va décoder les intentions et les pensées de ceux qui le jugent.
Il est indispensable que le parent qui adopte sache aussi que l’épigénétique existe. Qu’est-ce que l’épigénétique ? c’est la combinaison entre l’acquis génétique et l’expérience de notre vie.
Un environnement, un apprentissage va donner naissance à l’épigénétique. Nos gênes pourront être renforcés ou modifiés dans notre structure profonde, ce qui pourra permettre aux générations futures de ne plus reproduire certains acquis négatifs et nocifs de nos ancêtres et, de ne garder que le positif.
Que veut dire le mot résilience ? Cela veut dire : ENDURANCE, RESISTENCE, SOLIDITE.
Un cerveau a toujours la possibilité de se réparer même si la construction neuro- physiologique ne s’est pas faite normalement.
Nous avons des moyens thérapeutiques qui peuvent considérablement aider à compenser et rectifier ce qu’un environnement carencé d’amour n’a pas permis de donner.
Quelques méthodes et moyens : Quertant, EMDR, Vittoz, Tomatis, méditation, sophrologie, psychologie, et pourquoi pas les constellations familiales et systémiques, etc…
Je pense que dans le cadre de l’adoption, les futurs parents devraient bénéficier de cours d’initiation à la neuro physiologie dans sa partie relative au développement cérébral de l’enfant.
François de Monseignat prend la parole, voici son émouvant témoignage, en tant que père adoptif :
Cet acte, qui consiste à donner à un enfant l’affection et l’amour qu’il n’a pas eu la chance de recevoir dès sa naissance, constitue un vœu qui a toujours animé le cœur de mon épouse Brigitte.
Elle a su me communiquer cet élan altruiste qui consiste à aimer un enfant quelles que soient ses origines et son histoire antérieure.
L’élément déclenchant de cette espérance d’alors a été le tragique tsunami du mois de décembre 2004 en Asie. Par un concours de circonstances, nous étions tous les deux dans un avion de retour de Polynésie lorsque cette terrible catastrophe s’est produite 10 000 mètres en dessous de nous. Ce drame nous a fait prendre conscience de la détresse de milliers d’enfants devenus orphelins en quelques heures seulement.
A notre retour à Monaco et durant toute l’année 2005, nous avons initié les premiers contacts en privilégiant le continent indien, un des pays touchés par cette tragédie. Nous avions des amis français installés à New Delhi en contact avec des orphelinats.
Malheureusement, la législation indienne nous a empêchés de poursuivre dans cette voie car pour envisager une telle adoption, les parents adoptifs devaient avoir moins de 45 ans, ce qui n’était plus notre cas.
C’est le 8 décembre 2006, jour de la fête de l’Immaculée Conception, que mon épouse reçoit la confirmation du soutien du Prince Albert dans notre intention de procéder à cette adoption internationale.
Nous entamons alors la procédure administrative par le dépôt d’une requête déposée auprès de la Direction des Services Judiciaires. Cette enquête sera ensuite confiée à la Direction de l’Action Sanitaire et Sociale et aux services appropriés de la Direction de la Sureté Publique.
Pendant plusieurs mois, nous aurons de nombreux entretiens avec les assistances sociales et les psychologues chargés de notre dossier.
Nous étions conscients, l’un et l’autre, de la nécessité de ce cheminement administratif, période durant laquelle j’ai fait avancer ma réflexion sur la pace que cet enfant prendrait dans notre famille et dans notre vie, sur la souffrance qu’il porte en lui d’avoir été abandonné mais aussi sur les carences affectives qui devaient être les siennes puisque, précisément, il n’avait pas connu l’affection de ses parents biologiques pendant les premières années de son existence alors même que l’on voit à quel point elles sont déterminantes pour son développement psychique et son équilibre physiologique.
C’est le 8 décembre 2007, une année jour pour jour après, que nous obtenons l’attestation d’agrément de la Direction des Services Judiciaires, l’équivalent de l’agrément français qui qualifie les futurs parents adoptifs pour l’adoption d’un enfant dans un pays étranger.
Les mois qui suivront seront mis à profit pour établir tous les contacts nécessaires à la recherche d’un orphelinat et d’un enfant susceptible d’être adopté. A ce stade, je dois rendre hommage à la générosité et à l’aide efficace du Professeur Claude Pallanca, alors Consul Honoraire de la Fédération de Russie à Monaco. C’est essentiellement grâce à lui et à ses contacts officiels que notre projet a pu évoluer si vite et de façon si harmonieuse. Il a été celui qui a pu faire naître en nous un réel espoir d’aboutissement de notre désir de donner à un enfant en détresse la possibilité de trouver des parents, un foyer aimant et un cadre propice à son équilibre affectif.
Et pour conclure cette série hors normes de dates symboliques, c’est encore un 8 décembre 2008, cette fois-ci, que nous nous trouvons, ce jour-là, dans le bureau de la directrice de l’orphelinat de Saint Pétersbourg pour rencontrer pour la première fois un petit garçon prénommé « Alexeï »… Je suis tout particulièrement ému lorsque j’évoque cette journée car nous ne l’avions jamais vu auparavant et je savais instinctivement que cette première rencontre était décisive pour la suite de notre histoire commune.
Nous venions de découvrir sur l’ordinateur de la directrice une photo récente de ce petit garçon qui semblait exprimer une profonde tristesse, un expression de résignation et de fatalité.
Soudain, quelqu’un frappe à la porte du bureau, elle s’ouvre sur un petit être de 2 ans et demi, immobile, conscient de l’instant, nous observant avec une expression de grand sérieux pour un enfant de son âge. Le temps semble suspendu, un silence pesant… nous nous dévisageons… pendant quelques minutes qui semblent une éternité, le temps s’est arrêté…Puis, pour y mettre un terme, je lui tends les bras et je prononce son prénom. Aussitôt, il court vers moi, dans mes bras puis sur mes genoux et prononce clairement « papa » en français.
Vous pouvez imaginer mon émotion, mon étreinte et mes larmes de joie…puis je le pose sur les genoux de Brigitte, à mes côtés, et il l’enlace et lui dit distinctement « maman ».
Ce furent nos premières minutes de re-trouvailles puis nous l’avons revu tous les jours à chacun de nos trois séjours à Saint Petersbourg.
Pour compléter ce que je pourrais définir comme des « signes » qui ont accompagné notre processus d’adoption, je dois également préciser que la conception d’Alexis eut lieu le soir même de notre mariage car il est né exactement 9 mois après.
Enfin, il est arrivé à Monaco le 14 mars 2009 que vous savez être la date anniversaire de celui qui a soutenu avec tant de bienveillance notre projet. Nous avons bénéficié d’une décision de justice en Russie, l’équivalent de l’adoption plénière par laquelle nous apparaissons, Brigitte et moi, comme ses parents dans son acte de naissance définitif.
La loi russe nous aurait permis de modifier non seulement son prénom mais aussi ses dates et lieu de naissance… il nous a paru évident que cela constituait son bagage personnel, ses références identitaires qui nous semblent immuables. Nous n’avons évidemment pas fait usage de ces dispositions légales et non obligatoires.
Je souhaite enfin compléter l’historique de son adoption, en évoquant ici les premiers mois de sa vie commune avec nous.
Dès son arrivée, j’ai noté les conséquences visibles de ses carences affectives. Ainsi, j’ai installé un petit lit, pour moi, à côté du lit à barreaux d’Alexis et j’ai passé les 4 premiers mois après son arrivée en lui assurant une présence bienveillante.
J’ai constaté sa grande difficulté d’endormissement ; il se mettait à genoux dans son lit et se balançait d’avant en arrière pendant plus d’une demi-heure avant de sombrer dans le sommeil.
Après ces 4 mois, un matin, il m’a gentiment annoncé que je pouvais regagner ma chambre, qu’il n’avait plus peur de dormir seul.
Cette période lui a semblé suffisante pour compléter cette construction psychologique qui permet aux enfants de s’affranchir de certaines peurs liées à l’obscurité nécessaire au sommeil réparateur.
Sa petite scolarité s’est effectuée à l’Ecole des Carmes puis à l’Ecole Saint Charles où directrices et enseignantes ont pu constater son évolution harmonieuse et l’heureux développement de son intelligence.
Je voudrais aussi vous souligner l’importance de la présence d’animaux familiers dans l’apprentissage du partage affectif d’un enfant traumatisé par l’abandon et la carence d’amour parental.
A son arrivée, Alexis était violent avec nos chats et chiens. Il lui a fallu probablement plus de temps qu’un autre enfant pour leur donner ce qu’il n’avait jamais connu auparavant.
Aujourd’hui, il s’est responsabilisé puisqu’il est le petit maître d’une chienne abandonnée que nous avons accueillie pour lui et d’un chat qu’il adore.
Tout ceci pour vous dire à quel point la présence d’animaux est capitale pour tous les enfants mais probablement plus encore pour les enfants adoptés.
En conclusion de ce témoignage, je pense qu’une démarche comme la nôtre est un des actes de notre existence qui contribue au dépassement de soi-même et qui permet ainsi de combattre l’égoïsme, voire l’égocentrisme pour donner à un petit être le meilleur de nous-mêmes.
Certes, ce chemin est semé d’embûches, de peines et de doutes mais ces difficultés humaines sont bien vite oubliées lorsque l’on constate le bonheur qu’un enfant peut trouver grâce à cet acte d’amour et de partage.
Je souhaite à tous et à toutes de connaître un jour cet enrichissement personnel, spirituel et tout simplement humain car cette démarche de générosité est porteuse de tous les ingrédients du bonheur et de l’amour universel.